
Vingt-cinq ordonnances prises en application de la loi d’urgence n° 2020-290 du 23 mars 2020 pour faire face à l’épidémie de Covid-19 ont été présentées en conseil des ministres hier (25 mars) et devraient être publiées d’ici demain (27 mars).
Les trois premiers projets d’ordonnance au titre de l’article 11 (en matière de droit du travail, du droit de la sécurité sociale et du droit de la fonction publique) sont enfin dévoilés et vont permettre de lever les nombreuses incertitudes des employeurs et des salariés.
L’ordonnance portant mesures d’urgence en matière de congés payés, de durée du travail et de jours de repos
A l’heure où bon nombre des entreprises ne relevant pas d’un secteur de l’arrêté de fermeture s’inquiètent de voir leur demande de chômage partiel rejetée, la question d’imposer aux salariés des congés payés et des jours de RTT pendant le confinement est vitale.
Si l’ordonnance permet de déroger aussi bien à l’ordre public social qu’aux dispositions conventionnelles, les décisions devront être justifiées dans l’intérêt de l’entreprise eu égard aux difficultés économiques liées à la propagation du covid-19.
Les employeurs ne pourront bénéficier que d’une relative souplesse eu égard aux conditions et limites fixées par l’ordonnance, jusqu’au 31 décembre 2020.
L’ordonnance adaptant temporairement les conditions et modalités d’attribution de l’indemnité complémentaire prévue à l’article L. 1226-1 du Code du travail et modifiant, à titre exceptionnel, les dates limites et les modalités de versement des sommes liées à l’intéressement et à la participation.
De nombreuses incertitudes demeurent, en particulier s’agissant des conditions d’application du chômage partiel ou de la date limite et des modalités de versement de la prime exceptionnelle de pouvoir d’achat (PEPA), ou encore de l’aménagement des modalités des procédures d’information-consultation du CSE.
Tant que les ordonnances n’ont pas été publiées, nous recommandons à toutes les entreprises de faire preuve de la plus grande prudence dans leurs prises de décision dans l’urgence, qui seraient prises sur la base des annonces gouvernementales.
Le Décret n°2020-325 relative à l’activité partiellevient d’être publié aujourd’hui mais il ne répond que partiellement aux interrogations légitimes des entreprises dans la constitution de leur dossier. Nous y consacrerons une Alerte Sociale.